A chacun sa vérité dit l’expression populaire mais dans mon passé religieux, cette phrase me faisait saigner les oreilles … plus maintenant.
Lorsque l’on se met en quête spirituelle, que nous cherchons des réponses à nos questions existentielles, on se met en quête de vérité.
Qui suis-je? La vie après la mort? Dieu existe t-il? Quelle est la bonne religion? Est-ce que Dieu autorise ceci ou cela? … Je vais m’arrêter ici tant la liste de questions que l’on se pose est longue.
Dans cette quête, on découvre des réponses ou des fractions de réponses qui viennent abreuver partiellement notre soif de vérité. Je dis partiellement car, quand bien même on serait rassasié sur l’instant de la découverte, cela ne dure pas. D’autres questions surgissent de notre mental égo assoiffé de connaissances véritables.
Cette démarche va construire une sorte d’égo, que l’on pourra pour certain qualifié d’égo spirituel. Mais de spirituel il n’en a que le nom. Les conséquences sont lourdes, on s’enferme, on se sectarise, pensant détenir la vérité. Moi je sais. On construit ainsi sa vérité, mais sentant sa faiblesse face au premier argument contradictoire trop sérieux. On dresse des barricades, des murs, des barbelés afin de protéger son esprit (mental) des attaques extérieures de l’ennemi. Trop peur de se perdre dans le mensonge.
Ce système est universel et multidisciplinaire. C’est la bataille des idées, des savoirs, des joutes verbales. Combats de versets, débat inter religieux … chacun tentant de convaincre l’autre.
Si ce système prend trop de place, il nourrit ainsi l’égo. En effet, toute la démarche ici est extérieure. Les informations viennent de l’extérieur et nous informe sur l’extérieur. Je ne connais pas dieu, mais des choses sur dieu (peu importe qu’elles soient vraies ou fausses). Mais je ne connais toujours pas dieu.
L’égo est satisfait, il est rassasié enfin pour un temps … le cercle est sans fin, un véritable esclavage.
Alors arrive une nouvelle étape, enfin je vous le souhaite. Une prise ou crise de conscience: J’ai toujours soif!
Comment avoir la vérité sur ce qui est infini, indéfinissable, innommable? Vous remarquez que je n’utilise que des adjectifs de négation? Car oui, nous ne savons que ce qui est réel, vrai pour nous. La vérité est une sur le fond mais multiples sur la forme.
La vérité est la réalité
C’est pour cela que la vérité à connaitre est celle qui est la notre aujourd’hui, c’est notre réalité. Ce qui est vrai pour moi est ce qui est réel, et inversement. Donc ma réalité de dieu aujourd’hui, est ma vérité.
Ainsi, si je veux croitre, avancer dans la vérité, il me suffit de lui donner une réalité. Il faut alors sortir des livres, des vidéos et engager son travail intérieur qui consiste en un abandon. J’abandonne mon désir de savoir et je saisi la Vie. La Vie est la Vérité, elles sont les bordures d’un même chemin.
Si la deuxième voie est saisie, alors je me libère du poids qu’est le manque de connaissance. Ma vérité est celle qui ma réalité.
Au début c’est le constat d’un échec de vie. Je ne suis pas ce que je suis. Je ne vis pas ma vie. C’est ma vérité. Puis je réalise à force d’échec qu’il y une voie intérieure, c’est ma vérité. Plus tard je réalise ce qui est vivant en moi, les angoisses, les croyances mais aussi le divin, l’univers, dieu … une nouvelle vérité.
Ainsi je vais de vérité en vérité, de réalité en réalité. La vérité monte dans ma conscience, la transforme en réalité, s’incarne dans mon psychisme et mon corps … je vais alors là de gloire en gloire (la gloire étant le reflet extérieur de ce qui est intérieur).
Je me laisse porté, sans boule au ventre de connaitre quoique ce soit. Je vis ce que j’ai à vivre. Telle est la démarche du humble. Il avance à la lumière qui est la sienne. Le modeste est en retard et je rend pas la gloire. L’orgueilleux est en avance et est dans les ténèbres et le mensonge (ce qui n’est pas réel, car non révélé).
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