gentillesse entos humon

Et oui mes amis, contrairement à ce que je peux entendre, et vous aussi très certainement, la gentillesse n’est pas un problème.

Par ailleurs, qu’est ce que la gentillesse? Si nous prenons les définitions courantes des dictionnaires, on ne trouve pas grand chose. « qualité d’une personne gentille » … nous voilà bien avancés.

Alors on nous propose « les gentils » soient pour désignés les non-juifs, quand on est juif. Autrement une personne gentille c’est aujourd’hui une personne sage, plaisante, aimable, serviable.

Je sais pas pour vous, mais pour moi cela reste assez vague. Et malgré mon caractère parfois impulsif et volcanique, j’ai récemment était aussi jugé « trop gentil ». A vrai dire cela ne date pas d’hier. Déjà lors de ma sortie d’école de sous-officier, un de mes instructeurs, lors de la fin du stage m’avait reproché d’être « trop gentil ».

L’on peut avoir un caractère explosif et une personnalité gentille. Aussi connu sous le nom de « gros dur au coeur d’artichaut ».

Même si la gentillesse peut-être jouée, créée de toute pièce afin d’obtenir des grâces, autrement dit être tout à fait hypocrite, la « vraie » gentillesse vient du coeur, de nos profondeurs.

Comme souvent, j’aime creuser l’étymologie des mots. C’est pour moi un garde fou contre les usages erronés de nombreux mots à notre époque. Cela permet de comprendre comment les mots sont venus à nous et la signification que nos aïeux leurs avaient donné.

L’origine de la gentillesse

Gentillesse, gentil, vient du latin « gens » signifiant « race », « famille » ou encore « tribu ». Ce terme vient lui-même de « gigno » qui signifie « engendrer », « créer », toujours latin.

Maintenant on en arrive à la racine e indo-européenne du mot: « gen ». Et cette racine est la base des termes grecs « gennao » qui veut dire « enfanter » mais aussi « genomai » ou « gignomai » qui a donné le mot « naître ». Et là où cela devient encore plus interessant c’est le lien que l’on trouve dans les autre langues comme l’anglais ou l’allemand, donc les racines saxonnes. En anglais cela a donné « kind » qui veut dire « espèce » (on en revient à la notion de famille et de tribu), et en allemand, aussi « kind » qui signifie « enfant ». Cette fois-ci, nous pouvons faire le lien avec la notion d’engendrer et de naître.

Enfin cette racine « gen », si vous ne l’aviez pas encore deviné, à donner le mot « genèse ».

A travers ce court travail dans l’histoire du mot, une vison globale et élargie peut être saisie. La gentillesse est une qualité intrinsèque de l’Homme, de l’humanité. La gentillesse est en nous tous depuis toujours, elle ne demande qu’à être libérée.

Je crois que la gentillesse est un mot qui en cache deux autres: la charité et l’amour.

La gentillesse est un don de son soi profond, son soi christique. Je donne, libère, de mon moi, pour permettre au « moi » de « l’autre » de se libérer. C’est précieux. Et savez-vous quel terme nous est parvenu aujourd’hui et qui a pour racine cette notion … la charité (du latin « carus », « cher », « précieux », « aimé »).

La charité, est un don de soi. Bien plus profond que la simple offrande nourrissant si souvent notre égo « de gentil ». Je me donne à l’autre pour l’autre et non pour moi. C’est aussi cela l’amour véritable.

L’amour est gratuit, elle n’attend rien en retour. La gentillesse est ainsi un don de l’Etre en nous pour l’Etre en l’autre. Ceci afin de révéler l’Etre chez chacune et chacun d’entre nous.

Etre gentil, donner, dans l’idée d’un investissement tout divin soit il est une insulte à la grâce. C’est une force contraire et adverse au véritable amour, à la véritable gentillesse et charité. Cette force adversaire, c’est celle que l’on a appelé « satan ».

Mais bien souvent, nous empêchons cette gentillesse sortir de nous. Car dans ce monde, où la gentillesse même est foulée aux pieds par l’ignorance du divin, un « gentil » est un « faible ».

« Trop bon, trop con »

La gentillesse est alors comme une semence. Sa graine, quand elle tombe dans de la bonne terre, engendre, fait naitre, révèle alors la Vie dans cette terre. Si cette graine tombe dans de la mauvaise terre, alors les ronces, les épines, les confondent avec de la faiblesse s’en nourrissent pour se renforcer et la tue.

Alors le semeur est triste du résultat et cette mauvaise terre peut même se retourner contre lui. En effet, elle trouve ici une source de faiblesse dont elle pourra se nourrir. C’est ici que le vrai égo doit intervenir.

La gentillesse face à la détresse du monde peut surgir de n’importe qui (Dieu étant en tous). Elle ne demande pas la permission, elle surgit, par grâce, par amour, par miséricorde. Vous savez, on la voit cette gentillesse surgir quand on regarde un film triste, quand on voit la détresse chez une personne. Face à des situations de misères extrêmes qui viennent nous frapper directement, cette gentillesse sort tantôt sous forme de larmes, de gorges nouées, de sanglots. On l’appelle tristesse quand elle ne peut intervenir ou injustice quand on se sent impuissant.

Pour ne pas être « trop bon, trop con » face à cette mauvaise terre, il nous faut redonner à notre égo sa vraie fonction. Autrement, étant blessé par la gentillesse, nous nous en préservons. Des ronces et des épines grimpent alors en nous.

L’égo ne doit pas être notre maître qui contient nos identités données par l’extérieur. Notre identité est contenu dans le Christ, notre âme. En faisant ce travail de ré identification (l’intériorité), alors nous permettons à notre égo de faire son vrai job: protéger cette identité. Non pas que Dieu (pour le nommer ainsi) est besoin de notre égo pour vivre, mais pour vivre « entos-humon« , à l’intérieur de nous.

L’égo alors est cet outil qui va nous permettre de couper les liens des mauvaises terre qui voient dans notre gentillesse, notre amour, notre charité une source de nourriture pour ses méfaits.

Bien entendu, nous pourrions écrire encore des milliers de lignes pour approfondir la gentillesse, mais mieux vaut une seconde d’expérience de cette gentillesse plutôt qu’un long roman.

Libérer la gentillesse

Alors non, je ne renonce pas à la gentillesse sous prétexte de paraitre faible. Je ne suis faible que dans les yeux de la mauvaise terre. Mais je ne suis pas faible, je suis fort. La gentillesse, incarnée dans une âme qui s’est éveillée à sa nature originelle (au Christ) est une arme de destruction massive. Et le jour viendra, où même les mauvaises terres se laisseront envahir.

Sois gentil, n’aies crainte de paraitre faible pour les autres. Ne les laisse pas te voler cette puissance créatrice de vie. Si la gentillesse est naturelle, l’incarnée à bon escient s’apprend.

3 commentaires

  1. Bonjour Ludo,
    Il a plu cette nuit (974) mon chat a fait pipi dans mon semi de persil, ce texte tombe à pic, mon cœur a vacillé, j’ai câliné mon chat 😊 oui nous avons en nous l’amour inconditionnel du divin, elle se propage doucement, Libérer la gentillesse,  » le jour viendra, où même les mauvaises terres se laisseront envahir » 😂 ainsi EST la gentillesse. Ce texte est un « secret d’amour  » qu’il faut partager. Merci Ludo, c’est la première fois que je lis sur ton site, et la première fois que je laisse un commentaire. Bonne journée, que la lumière soit!

    • Bonjour à tous.

      Je connais l’éveil spirituel depuis peu, précisément depuis juillet de cette année 2022.
      Quelqu’un m’a fait connaître Patrick Fontaine voilà 3 jours, le 1er janvier 2023. J’ai tapé son nom sur Youtube et je suis tombé sur la vidéo intitulée « L’éveil christique démystifié et atteignable » que j’ai littéralement dévorée, tant ce qui était dit vibrait avec mon cœur divin. J’avais l’impression de m’entendre moi-même.
      Je suis alors tombé sur la chaîne Youtube de Ludovic, « La source intérieure » et j’ai commencé à écouter toutes ses vidéos en partant des plus anciennes. Ça ne fait que trois jours alors je n’ai pas encore tout écouté, mais je ressens systématiquement la même chose qu’avec « Paddy », à savoir que c’est comme si c’était moi qui parlais. Mon cœur vibre à l’unisson avec ce que j’entends, et j’en éprouve énormément de gratitude.
      Bien que de culture chrétienne dès ma naissance et ayant étudié la Bible pendant des décennies, j’ai connu l’éveil spirituel par une autre voie, celle de la spiritualité orientale, plus précisément l’advaïta vedanta. C’est étonnamment très proche de ce dont témoignent Ludo et Paddy, mais avec d’autres termes évidemment. Enfin bref, tout ça pour dire que je suis totalement d’accord avec cet enseignement merveilleux de la voie intérieure, je ne suis pas ici pour contester, bien au contraire, et j’adresse tout mon amour à tous ceux qui apprennent à connaître le Christ intérieur que nous sommes.
      Il n’y a qu’un seul point sur lequel je m’interroge et auquel je n’ai pas encore trouvé de réponse malgré mes recherches. J’ai posé la question hier sur le blog de Patrick et aussi sur celui de Ludovic mais il semble qu’il y ait une validation intermédiaire si bien que ma question n’apparaît nulle part, et je n’ai donc aucun retour. J’espère donc que quelqu’un ici pourra m’orienter au moins vers le lien d’une vidéo ou d’un écrit quelconque qui répondrait à mon interrogation.
      Voici mon problème :
      J’ai observé que vous vous servez très souvent de la Bible dans vos raisonnements. Vous appuyez vos affirmations par tel ou tel verset, comme pour confirmer que ce que vous enseignez est totalement valide même d’un point de vue strictement chrétien, un point de vue « biblique ». Cependant, de mon côté, je constate qu’il y a dans la Bible de nombreux passages qui présentent Dieu comme un Dieu vengeur, qui massacre des bébés, des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards ou encore des animaux domestiques, qui se livre à des génocides, qui pille les richesses de peuplades entières etc. Même dans le Nouveau Testament, on fait peser une lourde menace (de mort ? ) sur tout un tas de gens, sous prétexte qu’ils mentent, qu’ils sont incrédules, lâches ou même homosexuels…
      Même lorsque je vois un passage biblique absolument magnifique, je n’arrive pas à le montrer à quelqu’un, sachant très bien que quelques versets plus haut ou plus bas je vais trouver d’autres versets qui sont absolument horribles, et qu’en les occultant je vais me sentir hypocrite.
      Ma question se résume donc ainsi : comment considérer tous ces passages bibliques où Dieu est présenté d’une manière abominable, totalement contraire au Christ qui habite dans mon cœur, ce Christ qui aime ses ennemis d’un amour inconditionnel ?
      C’est vraiment la seule question sur laquelle je « bloque » et qui m’empêche encore d’utiliser la Bible comme un support d’enseignement.
      Merci infiniment pour votre aide. 🙏

      Si vous préférez me répondre en privé pour ne pas encombrer ce blog, je suis ici :
      gzabirji@gmail.com

      Gzab.

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